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invasion, de s’occuper d’une enceinte continue en maçonnerie, d’un travail dont l’exécution eut exigé plusieurs années ?

Tout ce qu’il était possible d’entreprendre alors, c’était, non des forts, mais de simples redoutes. Celles de Belleville, par exemple, devaient servir dans le cas où la ligne continue d’ouvrages de campagne du général Haxo, serait forcée.

J’ai beaucoup entendu soutenir que les grands hommes doivent être jugés sur leurs actes et non d’après leurs paroles. Eh bien, en 1815, ce que Napoléon voulut à Paris, ce dont le général Haxo commença l’exécution, c’était une enceinte continue.

On a cité avec beaucoup d’insistance l’avis de la commission de défense du royaume, créée en 1818 par le maréchal Gouvion Saint-Cyr. Cette commission, en effet, déclara, en 1820, que « Paris devait être couvert par des ouvrages détachés établis sur quelques-uns des points dominants qui l’environnent. »

Hâtons-nous de le remarquer, il faudrait pousser hors de toute limite légitime l’esprit d’interprétation, pour voir dans ce peu de mots le système que le général Schneider a proposé. Les ouvrages seraient des citadelles en règle, pouvant agir tout aussi bien contre la ville que dans la direction de la campagne ; quelques-uns des points dominants, ce serait la presque totalité de ces points ; quelques points deviendraient une ceinture continue, etc., etc. Personne en y réfléchissant ne se prêtera, j’en suis sûr, à de pareils commentaires d’un texte parfaitement clair.