CHAPITRE V
Une cause doit paraître excellente lorsque des avocats habiles ne trouvent pour la combattre que de mauvais arguments. Plaçons-nous à ce point de vue : examinons avec soin les discours, les nombreux écrits des adversaires de la fortification continue, et nous n’y verrons guère que des erreurs de fait matérielles, que l’oubli des premiers principes de l’art, que le parti pris de réduire au néant les inventions récentes les plus incontestables, que d’injurieux soupçons à l’égard d’une population dont le dévouement, le courage, le patriotisme se sont montrés avec éclat à toutes les époques de notre histoire. Voilà, dira-t-on, des assertions bien tranchantes ; je vais en montrer la justesse, la vérité.
On sait que Vauban voulait une enceinte fermée.
Napoléon aussi, dans ses Mémoires, se prononce positivement pour une fortification continue. A cela on a opposé qu’en 1815 l’Empereur ordonna de construire des forts détachés, que les emplacements furent choisis, que ces emplacements sont précisément ceux qu’avait adoptés le général Bernard.
Admettons tous ces faits comme incontestables ; qu’en doit-on conclure ?
Pouvait-il être question en 1815, à la veille d’une