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Messieurs, même lorsqu’ils se présentent comme l’humble escorte du souverain légitime.

Empêcher une si riche proie de tomber aux mains de l’ennemi, est le devoir le plus impérieux du gouvernement.

Le problème est-il soluble ? La solution entraînerait-elle des inconvénients supérieurs aux avantages qu’on peut en attendre ? Voilà, suivant moi, la véritable question.

Toutes simples, tout évidentes que me paraissent ces considérations, je n’aurai garde de négliger de les mettre sous le patronage des plus illustres, des plus grandes autorités nationales.

J’ai déjà beaucoup parlé d’un Mémoire de Vauban, écrit vers l’année 1690, Ce Mémoire n’est pas le seul où l’illustre maréchal ait consigné son opinion sur la nécessité de fortifier Paris. En 1705, il présentait à Louis XIV un travail auquel j’emprunte textuellement cette phrase : « Les fortifications de Paris sont un ouvrage indispensable, si l’on veut mettre le royaume en parfaite sécurité. »

Je trouve dans un autre écrit de la même main, portant la date du 2 février 1706, ces paroles que je transcris fidèlement : « Depuis le traité de Ryswyck, les frontières de la France sont très-mauvaises. » Telle était à cet égard la profonde conviction de Vauban, que, dans l’écrit dont je viens de parler, il n’hésite pas à conseiller à Louis XIV « de renoncer au bénéfice du testament de Charles II », si les alliés consentent à nous laisser rectifier notre frontière par la cession de la forteresse de Luxembourg, qui, dit-il, couvrirait la Champagne. Cependant, qu’on le remarque, cette époque nous