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d’un homme qui fit travailler a 300 places de guerre, qui en créa 33 complètement neuves, qui dirigea 53 sièges, qui prit part à 140 actions de vigueur dans lesquelles il reçut huit blessures ; une telle gloire, disons-nous, ne doit jamais trouver la patrie ingrate.

On le voit, les partisans de la fortification continue de Paris auront toujours le droit de s’appuyer sur Vauban avec confiance et orgueil ; sur ce Vauban de qui Fontanelle osa dire, sans trouver de contradicteurs, « que son autorité pouvait être opposée à celle de toute l’Europe, comme chez les anciens on opposait l’autorité de Caton à celle des dieux ! »

CHAPITRE III

l’état de nos frontières, de nos alliances ; l’état de la politique générale de l’europe, rendent-ils la fortification de paris nécessaire ?

Les traités de 1815 ont constitué notre territoire de telle manière, qu’encas d’une guerre générale les environs de la capitale et la capitale elle-même peuvent devenir, huit ou dix jours après l’ouverture de la campagne, le champ de bataille où le canon décidera des destinées de l’univers. Un simple coup d’œil sur ta carte rend cela parfaitement évident. On n’a d’ailleurs besoin pour arriver au même triste résultat, que de comparer la date néfaste de la bataille de Waterloo, à la date non moins douloureuse de la seconde entrée des ennemis à Paris.

Malgré d’innombrables fautes, la France est encore