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décidé à périr plutôt sur la brèche. M. de Calvo, en effet, écouta tout le monde, fit ce qui était utile, et ne se rendit pas.


CHAPITRE II

opinion de vauban sur le système de fortification le plus convenable pour paris

Des autorités ! Il était impossible qu’elles ne jouassent pas un grand rôle dans la discussion à laquelle a donné lieu la loi sur les fortifications de Paris. La première de toutes devait être, d’après l’opinion du monde entier, celle de Vauban. Un orateur éloquent l’a contestée par ses paroles et plus vivement encore par ses écrits. M. de Lamartine a imprimé que le Mémoire de Vauban « était l’enfance, la seconde enfance d’un homme de génie. » Si de telles paroles avaient été prononcées la tribune nationale, le mérite éminent, l’honorable caractère de l’orateur, sa loyauté si bien connue, ne l’auraient pas mis à l’abri d’une désapprobation manifeste et bruyante.

Pour moi, quelque humbles que soient les liens qui m’attachent au corps du génie, j’aurais regardé comme un devoir sacré de défendre à l’instant la mémoire du grand homme qui fut en quelque sorte le créateur de cette arme savante ; qui lui donna pendant plus d’un demi-siècle, les plus beaux, les plus sublimes exemples de vertu, de courage, d’habileté, de patriotisme, et ce qui est encore plus rare, d’abnégation personnelle.

Que reproche-t-on à Vauban ? Il a parlé dans son Mémoire, d’orge, de houblon, du goût des Parisiens pour