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nées consécutives à examiner, sur la balistique, les officiers d’artillerie et du génie à leur sortie de l’École de Metz, j’ai dû faire de cette branche de la science militaire une étude approfondie. Quant au mode de fortification qui pourrait le plus sûrement préserver la capitale de la France des attaques de l’Europe coalisée, j’ai appris à le connaître, à l’apprécier pendant de très-longs entretiens que j’ai eus à ce sujet, avec mes amis les généraux du génie Valazé, Treussart, et surtout avec le général Haxo.

Je suis de ceux qui considèrent la nationalité comme le premier des biens. Je ne crois pas qu’il puisse être jamais nécessaire de lui sacrifier la liberté ; mais ce sacrifice même, s’il était indispensable, je n’hésiterais pas à le faire momentanément, pour empêcher mon pays de tomber sous le joug de l’étranger.

Tels étaient aussi les sentiments du général Haxo.

Une complète similitude de vues sur les questions de nationalité devint le lien commun d’une amitié dont le souvenir m’est bien cher, et qui donnera à mes idées sur la fortification de Paris, l’autorité qu’elles n’auraient pas sans cela.

J’espérais qu’en reconnaissant moi-même avec une entière franchise, que je n’avais pu étudier sérieusement, à l’aide de mes propres lumières, que deux ou trois côtés de la question, j’éviterais que les critiques voulussent me donner une sévère leçon de modestie ; mais j’oubliais que la prétention singulière de parquer, si l’expression m’est permise, les hommes spéciaux, a toujours régné dans nos assemblées politiques et s’est répandue dans