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nera les moyens tout le monde. J’ajoute que, suivant moi, la loi telle que le ministère et les Chambres législatives l’ont faite, aura tôt ou tard de déplorables conséquences. A Dieu ne plaise que j’entende me préparer d’avance la bien misérable, la bien triste consolation de dire après l’événement : ces malheurs publics, je les avais prévus ! Quand je me décide à conserver ici les arguments sur lesquels mon opinion se fonde, arguments que j’ai puisés dans une étude laborieuse de la matière, et dont, par parenthèse, aucun n’a été réfuté, je cède à de tout autres pensées : je me persuade que l’on pourra dans la suite trouver quelques idées utiles dans mes travaux pour assurer l’indépendance de mon pays par la fortification de quelques points de notre frontière de terre et de nos côtes maritimes.

Mes études principales avaient été résumées pour le discours que j’avais préparé pour la séance du 29 janvier 1841 et que je n’ai pu prononcer qu’en partie. On trouvera donc ici bien des passages que le Moniteur n’a pas donnés, et j’ajouterai que pour le reste je ne me suis pas interdit divers changements de rédaction.

Mon opinion, favorable à l’enceinte continue et contraire à la ceinture de citadelles, se fonde particulièrement sur la comparaison technique des deux systèmes. C’était à une comparaison technique que devait tôt ou tard aboutir et se réduire ce débat ; aussi n’ai-je pas hésité à m’y livrer. J’entends déjà retentir à mes oreilles cette légitime demande : « Vos titres, pour exécuter un semblable travail, quels étaient-ils ? » Je l’avouerai, mes titres étaient bien modestes. Appelé pendant quinze an-