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Je croyais que ces divers écrits avaient, à défaut de tout autre mérite, celui de la clarté. Aussi, les accusations contradictoires auxquelles j’ai été en butte, ne m’ont pas médiocrement surpris. Ceux-ci n’ont plus trouvé en moi l’adversaire décidé d’une ceinture de forts détachés. S’il fallait les en croire, j’aurais manqué aux engagements solennels que je pris, dans diverses circonstances, en présence de réunions nombreuses d’électeurs parisiens. Ceux-là, admirateurs aveugles, admirateurs quand même des forts, se sont montrés vivement blessés de mes nouvelles attaques contre ce mode de fortification ; ils m’ont fait l’injure de supposer que j’ai mis la plus mesquine satisfaction d’amour-propre au-dessus d’un intérêt national.

Pour répondre à cette double inculpation, il me suffirait peut-être de remarquer, qu’après avoir défendu de toute la force de mes convictions le projet de Vauban, je refusai sans hésiter mon assentiment à la loi proposée, aussitôt que le cours de la délibération dans la Chambre des députés me força de voter sur la combinaison, sur l’ensemble de l’enceinte continue et d’une ceinture de forts. Je ferai plus, toutefois. Le public est juge en dernier ressort des paroles, des actes, des votes des hommes mêlés aux affaires publiques. Mes actes, au sujet des fortifications de Paris, je viens de les rappeler sans déguisement. Je désire que mes adversaires politiques, que ceux-là même qui se déclarent mes ennemis personnels, connaissent aussi les discours et les articles de journaux dont j’ai à répondre ; qu’ils puissent les comparer, les rapprocher, les réfuter s’il y a lieu : cette Notice en don-