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l’enceinte continue et sur les forts détachés dont la capitale de la France a été entourée.

Lorsque les premiers projets du gouvernement de Juillet sur les fortifications de Paris, commencèrent à poindre en 1831, je les combattis dans les journaux, en tant du moins que ces fortifications devaient se composer de deux ou trois citadelles occupant les hauteurs de Montmartre. Plus tard, devenu député, je fis une guerre tout aussi vive au système du général Bernard. Si mon opposition à ce déplorable système m’attira bien des critiques de la part des organes du gouvernement, elle me valut d’un autre côté de nombreuses marques de sympathie : par exemple, ce fut, très-explicitement, à l’auteur de diverses lettres contre les forts détachés, que les électeurs du 6e arrondissement de la capitale entendirent confier l’honneur de les représenter à la Chambre des députés et au conseil général de la Seine.

En 1840, lorsque l’horizon politique commença à s’obscurcir, je publiai dans les journaux deux articles que mon ami le général Bertrand m’avait confiés le jour où il quittait Paris pour aller s’embarquer sur la Belle Poule. Ces articles étaient précédés d’une courte introduction dans laquelle, tout en exprimant l’opinion que j’ai toujours professée sur la grande utilité d’une enceinte continue bastionnée, je manifestais l’ancienne et consciencieuse antipathie que m’inspirent les forts détachés. Enfin, dans un discours prononcé à la tribune de la Chambre le 29 janvier 1841, j’essayai de justifier par les faits et par le raisonnement, mes prédilections et mes invariables répugnances.