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Les phares français proprement dits se partagent en trois classes.

Nos phares du premier ordre portent, pendant les temps d’une grande pureté, la lumière jusqu’à 60 kilomètres (15 lieues) de distance. La portée des phares du second ordre s’étend jusqu’à 40 kilomètres (10 lieues) ; celle des phares du troisième ordre va jusqu’à 28 kilomètres (7 lieues). Des distances de 15, de 10, de 7 lieues satisfont a tous les besoins de la navigation.

Un simple rapprochement mettra en évidence ce que le premier de ces chiffres semblerait offrir d’indécis. Nous avons dit et tout le monde sait ce qu’est la lampe d’Argand, la lampe à double courant d’air. Eh bien, un phare du premier ordre produit à l’horizon le même effet que 4, 000 de celles de ces lampes qui seraient concentrées en un seul et même point.

L’intensité de la lumière ne suffit pas, du reste, pour limiter la portée d’un phare, à cause de la rondeur de la Terre ; il faut qu’un phare soit très-élevé pour que sa lumière puisse être vue de très-loin en mer.

Après les phares proprement dits viennent les fanaux ou feux de port, destinés particulièrement à guider tes navires qui veulent pénétrer dans les ports ou les rades. Ces signaux ont une moindre portée que les précédents, et ils ont à éclairer un espace angulaire plus restreint. La plupart des fanaux sont, comme les phares principaux, munis d’appareils lenticulaires, mais quelques-uns sont à réflecteurs ou catoptriques.

Pour distinguer les phares les uns des autres, les uns sont à feux fixes, les autres sont à éclipses, les autres