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Et cependant, à cause de la supériorité du système lenticulaire, nos côtes sont mieux éclairées que celles d’aucune autre nation. Aussi on ne doit pas s’étonner que les lentilles à échelons de Fresnel et les lampes à courants d’air multiples soient appliquées aujourd’hui dans tous les pays du monde.

Pour que l’on comprenne le sens de quelques expressions dont je vais me servir, je dirai en deux mots qu’il existe des phares dans lesquels on a tant multiplié les lentilles autour de la lampe centrale, que sa lumière parvient à tous les points de l’horizon. On les appelle des phares fixes.

D’autres phares, composés de lentilles de plus grandes dimensions, ne jetteraient leur éclat que dans certaines directions déterminées, si un mouvement de rotation du système ne donnait successivement aux divers cylindres de lumière toutes les orientations possibles. Ces derniers phares prennent le nom de phares à éclipses ou de feux tournants.

Pour obtenir plus de variété, on fait alterner dans quelques phares les éclipses avec des éclats, c’est-à-dire que les feux acquièrent progressivement en quelques secondes leur maximum d’intensité, et décroissent ensuite jusqu’au moment où ils disparaissent. Ces phares se distinguent des phares à éclipses ordinaires par l’intensité et la durée de la lumière fixe qui succède à chaque éclat en se maintenant pendant deux, trois ou quatre minutes, selon la disposition de l’appareil, et par la courte durée de l’éclipse qui précède et qui suit immédiatement chacun de ces éclats.