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existe dans les précieux papiers que M. le général Haxo a laissés en mourant. J’en ai vu plusieurs fois les plans et les devis. Il n’y aurait donc qu’à mettre la main à l’œuvre.

Il est vrai que les fronts de fortification, étudiés et dessinés sur le terrain par le célèbre général devaient être revêtus en maçonnerie, comme ceux de Vauban, et que si la guerre éclatait en ce moment on pourrait seulement les exécuter en terre ; mais je n’hésite par à l’affirmer : derrière de simples retranchements gazonnés, bien garnis d’artillerie ; derrière des parapets non revêtus, bordant un large fossé susceptible d’être inondé sur une grande étendue de son développement, la garde nationale, unie à la vaillante population ouvrière que la capitale renferme, déjouerait les efforts des meilleures troupes de l’Europe. Le souvenir des barricades de 1830 ne doit-il pas convaincre les plus incrédules ?

Le National rendit un véritable service au pays, lorsqu’en 1833 il voulut bien ouvrir ses colonnes aux réflexions techniques que j’avais rédigées contre le projet des forts détachés, sous les inspirations de deux de mes amis, les généraux Haxo et Valazé, dont aujourd’hui plus que jamais nous devons déplorer la mort prématurée. Son patriotisme ne brillera pas d’un moindre éclat, si, dans les circonstances actuelles, en excitant l’autorité à s’occuper sans retard de l’enceinte continue et bastionnée de la capitale, votre journal éclaire les Parisiens sur l’utilité, sur l’urgence de cette grande opération.

Vous ne manquerez pas, monsieur le rédacteur, de faire remarquer aux plus timides, aux personnes que leur