Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 6.djvu/263

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

si je suis ambitieux, j’ai fait preuve d’une grande maladresse. En effet, malgré d’anciennes relations avec la plupart des personnages que les circonstances ont amenés au pouvoir, ni moi, ni aucun des miens n’avons obtenu le plus petit emploi depuis la révolution de juillet. J’ajoute maintenant que nous n’avons absolument rien demandé.

M’impute-t-on la soif des richesse, la cupidité ? Je réponds que depuis 1830, afin d’avoir plus de temps à donner aux recherches scientifiques, j’ai renoncé à la place de professeur à l’École polytechnique, dont les appointements étaient de 5, 000 fr. par an.

Veut-on me supposer avide d’honneurs ? J’étais membre du conseil général de la Seine, et j’ai donné ma démission !

« Oui, oui, disent les habiles du parti, tout cela ne tire pas à conséquence : M. Arago n’aime point à liarder, il se réserve pour de plus grandes occasions ! »

Voyons donc comment je fis mes réserves, pendant le déplorable combat du 6 juin 1832, lorsque nous allâmes, MM. Laffitte, Odilon Barrot et moi, remplir auprès du roi une mission dont nos enfants n’auront jamais à rougir. Voici quelles furent mes premières paroles : « Notre démarche devant inévitablement amener la demande d’un changement de système, deviendra l’occasion de nouvelles calomnies. J’entends d’ici nos ennemis s’écrier : Vous le voyez ! l’opposition n’a qu’un seul but, qu’une seule pensée ; elle veut à tout prix, à toute occasion, s’emparer du pouvoir ; elle est insatiable de places, d’honneurs, de richesses. Je désire, en ce qui