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LES FORTIFICATIONS.

de canons, sans aucun doute ; les boulets éprouveraient inévitablement quelques déviations, et ce qu’on prétend conserver serait détruit par les boulets français.

Il m’avait semblé jusqu’ici que, pour détruire des portes d’écluses, des murs de quai, il suffisait de sacs à poudre ; qu’un ou deux hommes montés sur un bateau devaient suffire à cette opération ; qu’il leur serait facile, avec le secours d’une mèche, de faire sauter en l’air portes et maçonneries, sans courir aucun risque.

Mais ce n’est pas tout ; on a proposé trois forts en mer, les forts de Hoc, de l’Heure et de la Lunette des Huguenots.

C’est ici que se présentent de graves objections.

On a aussi projeté un fort à la Mare des Huguenots. Or, c’est là qu’on pratiquera la nouvelle entrée du Navre, lorsqu’elle deviendra nécessaire. Et l’on veut couvrir le terrain de constructions dispendieuses !

Un des forts en mer devra être construit sur ce qu’on appelle le haut de la petite rade. Le haut de la petite rade est beaucoup en deçà des limites de la rade ; ce haut de la petite rade est entre les limites extrêmes de la rade et la ville ; c’est un banc qui est couvert, dans les hautes marées, d’une couche d’eau considérable ; des navires passent alors souvent par-dessus. On va y créer un écueil infranchissable, un écueil que bien des bâtiments ne parviendront pas à éviter, sur lequel ils iront se briser.

Je m’appuierai ici de l’opinion si décisive de M. Beautemps-Beaupré. L’illustre ingénieur regarde la construction d’un fort sur le haut de la petite rade comme