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LES FORTIFICATIONS.

plaine de l’Heure, et corroborée par un réduit propre à interdire aux bâtiments ennemis l’entrée du bassin même, après la prise de la ville.

On concevrait très-bien que l’on exécutât un réduit pour empêcher l’ennemi de pénétrer dans la passe ; on pourrait donner à ses remparts un commandement sur le chenal, et empêcher les navires ennemis d’y pénétrer.

Mais voici les motifs mis en avant :

« Le réduit est destiné à empêcher l’ennemi qui parviendrait par surprise ou par un coup de main à pénétrer dans la passe, de détruire les écluses et de ruiner. les bassins, tant qu’il ne se serait pas emparé de ce réduit par un siége en règle, opération qui exigerait du temps, et par conséquent pourrait permettre aux secours de venir dégager la ville. »

Comment ! l’ennemi aurait pénétré dans la ville ; il s’en serait emparé par escalade ou par surprise, et l’on s’imagine que la poignée de troupes enfermée dans le réduit l’empêcherait de détruire les écluses, de détruire les bassins, de les faire sauter ?

J’avoue humblement que cette propriété du réduit, je ne la comprends pas.

Assurément on n’a pas supposé que nos troupes resteraient renfermées dans le réduit, si elles étaient supérieures en force à celles qui se seraient emparées de la ville. Elles en sortiraient immédiatement, au contraire, et en chasseraient l’ennemi.

Les troupes dans le réduit seraient donc peu nombreuses ; elles n’en pourraient pas sortir. Comment alors défendraient-elles les écluses, les murs de quai ? À coups