Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 6.djvu/163

Cette page n’a pas encore été corrigée
150
LES FORTIFICATIONS.
CHAPITRE XXVI
de la gêne imposée par la fortification continue aux habitants de paris

J’ai entendu dire souvent que l’enceinte continue devait imposer à la ville des servitudes et beaucoup de gêne.

Il est très-vrai que certains règlements surannés contre lesquels le corps du génie lui-même n’a jamais cessé de réclamer, imposent aux villes de guerre des servitudes gênantes, telles, par exemple, que la fermeture des portes au coucher du soleil, la nécessité d’envoyer son nom ou son passeport au commandant, ne fit-on que passer, etc., etc. ; mais il a été facile de substituer à ces règlements ridicules, des dispositions plus en harmonie avec les besoins de la civilisation actuelle. Paris est entouré d’un mur tout aussi incommode pour ceux qui veulent sortir de la ville, que le serait l’escarpe d’un rempart. Je ne comprends pas bien comment une porte fortifiée deviendrait plus gênante qu’une porte d’octroi. Au reste, on n’a pas élevé les fortifications près des portes, au-dessus du niveau du terrain ; on y a laissé les fossés comblés ; on a conservé de larges brèches à l’escarpe dans la direction des grandes routes actuelles ; on a réservé l’achèvement de ces travaux pour le moment où la guerre deviendrait imminente. En un mot Paris n’a pas été soumis aux règlements ordinaires des places de guerre, et on a eu parfaitement raison.

Cette question avait très-vivement préoccupé ceux qui sont investis par la confiance des Parisiens du soin de