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parties de cette enceinte ne pourraient pas être transformées rapidement, et à peu de frais, en forts détachés ; si les nombreux bastions, une fois fermés à la gorge par des palissades, par des parapets en terre, ne seraient pas, comme les citadelles, entièrement maîtres de la population parisienne, etc.

Je n’ai pas affaibli la difficulté ; voici ma réponse.

Nul doute que des soldats déterminés, réunis en nombre suffisant dans un bastion de l’enceinte, et garantis à la gorge par une coupure et un parapet en terre, ne fussent difficilement délogeables de vive force ; mais l’enceinte d’un bastion ne renferme, en général, ni abris, ni magasins, ni eau. La garnison d’un pareil bastion n’aurait pas besoin d’être attaquée ; la faim, la soif, l’obligeraient à se rendre après un très-court blocus.

Il n’y a évidemment aucune parité entre un bastion fermé à la gorge par un revêtement en terre, par une barricade, par une palissade, faits à la hâte, et les forts détachés, où tout serait préparé de longue main.

Il n’en est pas moins très-utile que l’attention des citoyens soit éveillée sur les travaux qui pourraient faciliter la fermeture des bastions à la gorge, et sur les magasins qu’on pourrait construire dans ces espaces saillants de la fortification. Il faudra toujours se rappeler que l’enceinte continue ne doit avoir de force que contre l’extérieur.

Les faces d’un bastion tournées vers la campagne n’auraient d’autre effet, en cas d’attaque venant de l’intérieur, que d’assurer les derrières et les flancs de la