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bonnes troupes est deux à trois fois plus forte que l’armée assiégeante ?

Une fois entrés dans les parallèles, dans les boyaux de tranchées, dans les places d’armes, les assiégeants font un métier très-peu différent de celui que les circonstances imposent aux assiégés. Les plus habiles, les plus intelligents, les plus hardis dans l’attaque, doivent donc égaiement remporter dans la défense.

Logiquement, la conclusion n’est pas contestable. Cent sièges relatés dans nos annales militaires, en deviendraient au besoin la confirmation éclatante.

On parle des siéges de la Péninsule ? Eh bien je le demande, est-il rien de plus glorieux que la défense de Saint-Sébastien contre l’armée anglaise ?

Après nos désastres en Allemagne, une poignée de monde resta dans la petite ville de Witenberg, et s’y immortalisa parla constance, par le courage, et par un esprit de ressources infini.

La chute de Napoléon couvrit d’un voile épais la majeure partie des actions d’éclat qui marquèrent ta glorieuse agonie du pouvoir impérial. Sans cela, les honorables publicistes de Dijon auraient trouvé dans Bergop-Zoom la preuve que nul soldat ne l’emporte sur le soldat français dans la défense des fortifications. Ils auraient vu la trahison introduisant, la nuit, dans cette place, les forces anglaises assiégeantes, et, quelques heures après, la garnison, beaucoup moins nombreuse, vaincre ceux qui déjà se croyaient maîtres de la forteresse, et les forcer à se rendre.

En remontant plus haut, je citerais la défense de Lille