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février 1848. Le gouvernement, pris à l’improviste, ne se doutant pas de l’abandon dans lequel le pays tout entier pouvait le laisser, n’avait pas songé qu’il eût en ce moment besoin d’aucune précaution. Le gouvernement de Juillet est tombé au milieu de circonstances qu’il est inutile d’apprécier ici. Il peut suffire, pour renverser un autre gouvernement, de la révolte de deux régiments.

La révolte de deux régiment ! quelle supposition insensée ! Ce sont là des mots à effet qui ne tranchent, qui n’éclaircissent aucune difficulté. Je rappellerai, moi, très-humblement qu’en 1821 deux légions, la légion de la Meurthe et celle de la Seine, avaient déjà pris jour pour marcher sur les Tuileries, lorsqu’une circonstance fortuite fit découvrir le complot.

En 1833 les considérations que je viens d’esquisser frappèrent tous les esprits. La construction d’une enceinte continue n’affaiblit pas leur importance. L’enceinte intérieure ne saurait avoir le privilége de réduire la portée de l’artillerie ; l’enceinte n’empêche pas que l’approvisionnement journalier de la capitale ne se fasse sous le bon plaisir de quelques sentinelles.


CHAPITRE XVI

opinion de l’étranger sur la ceinture des forts détachés

Tout le monde en convient, il est un moyen presque infaillible de juger sainement les projets du gouvernement français ; c’est de rechercher ce qu’en pensent nos éternels ennemis. Ces projets sont-ils de leur part le texte