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en général, contre les grandes places ; mais elle est fausse en ce qu’elle confond un soldat avec un homme. Il faut, pour défendre une grande capitale, cinquante à soixante mille hommes, mais non cinquante à soixante mille soldats. Aux époques de malheurs et de grandes calamités, les États peuvent manquer de soldats, mais ne manquent jamais d’hommes pour leur défense. Cinquante mille hommes, en rase campagne, s’ils ne sont pas des soldats faits, commandés par des officiers expérimentés, seront mis en déroute par une charge de trois mille hommes de cavalerie. »

Quelques personnes rejetaient les fortifications de Paris parce qu’eues devaient être colossales. Je sais, moi, qu’elles auront 36, 000 mètres de tour. Si 36, 000 est un nombre colossal, les fortifications sont colossales ; la difficulté n’a pas une autre portée.

Je comprends mieux ceux qui disent : on a entrepris un travail sans exemple. Il est vrai que l’objection portant sur une assertion précise, peut être aisément réfutée.

Prenons, en effet, le développement de remparts de la ville de Lille, en comprenant dans le calcul l’escarpe, la contr’escarpe, les demi-lunes, les ouvrages à corne, et nous verrons qu’il y a dans la fortification de cette ville un développement de bâtisse aussi considérable que celui de l’enceinte de Paris.

J’ai souvent entendu dire que le seul entretien des fortifications. de Paris devait absorber des sommes énormes. Ne voit-on pas maintenant à quelles folles exagérations on s’abandonnait ? n’est-il pas évident que cet