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MACHINES À VAPEUR.

Je suis entré dans tous ces détails concernant la soupape de sûreté de Papin, parce que ce petit appareil est d’une extrême importance ; parce qu’il prévient en très-grande partie les accidents désastreux auxquels les explosions des chaudières donnaient inévitablement lieu avant sun adoption parce qu’enfin j’ai trouvé ainsi une nouvelle occasion de rendre à notre compatriote une justice qu’on lui a trop longtemps refusée[1].

À l’époque où des explosions de marmites autoclaves montrèrent qu’une soupape de sûreté ordinaire ne peut pas être confiée sans danger à des mains inexpérimentées, on songea à munir ces ustensiles d’une pièce qui dût agir inévitablement d’elle-même dès que la température serait devenue trop élevée. On fit choix pour cela de l’alliage connu des chimistes sous le nom de métal fusible, et qui est composé de bismuth, d’étain et de plomb. Une portion de cet alliage ajustée sur un trou fait à la marmite, se fondait et laissait le trou libre dès que la vapeur acquérait une élasticité, ou, ce qui est la même chose, une température trop forte. Depuis, ces plaques fusibles sont appliquées en France à toutes les chaudières des machines à haute pression l’autorité en a imposé l’obligation. Le degré de fusibilité de la plaque, variable avec la propor-

  1. Partington affirme, dans son intéressant ouvrage, que les premières machines de Savery avalent déjà une soupape de sûreté ; mais c’est une erreur : la figure insérée dans le tome XXI des Transactions philosophiques n’en offre aucune trace. Au demeurant, cela serait vrai, que Papin n’en resterait pas moins le véritable inventeur, puisque sa description imprimée est de 1682, que la patente de Savery ne remonte qu’à 1698 et que le premier essai de sa machine devant la Société royale est de 1699. (Trans., tome XXI, p. 288.)