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MACHINES À VAPEUR.

plus généralement en usage aujourd’hui. Son principe d’ailleurs est très- simple.

On veut éviter qu’une chaudière éprouve jamais intérieurement des pressions trop fortes. Pour cela faire, on découpe circulairement une très-petite partie de sa paroi, et l’on couvre le trou qui en résulte avec une plaque bien dressée et mobile de dedans en dehors c’est comme si la portion correspondante de la chaudière était devenue mobile elle-même. Supposons que le trou ait, par exemple, un centimètre carré de surface. Papin calcule alors ce qu’un centimètre carré de la chaudière éprouvera de pression quand l’élasticité de la vapeur y aura atteint la limite convenue ; on trouve ainsi de quel poids le bouchon doit être chargé, pour qu’il ne soit pas soulevé dans toutes les pressions inférieures à cette limite, et pour qu’il se soulève, au contraire, et donne un libre passage à la vapeur, dès que la limite en question est dépassée. Ce moyen présenterait quelques inconvénients si la soupape ayant une grande ouverture, la pression devait être un peu forte les poids dont il faudrait alors la charger seraient très- considérables et d’un ajustement difficile ; aussi Papin préféra-t-il agir sur la plaque mobile par l’intermédiaire d’un levier. Un poids médiocre suffit alors pour contre-balancer les plus fortes pressions. Ce poids, suspendu successivement sur des entailles pratiquées le long du levier, à diverses distances du centre de rotation, comme le poids d’une romaine, procure des pressions variables et graduées parmi lesquelles le mécanicien adopte journellement celle qui convient le mieux au genre de travail qu’il veut exécuter.