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MACHINES À VAPEUR.

utile dans le bas de sa course, pour que le mouvement de rotation soit continu, il imagine d’employer plusieurs corps de pompe dont les pistons marcheraient en sens contraires l’un commencerait à descendre quand un autre serait arrivé au bas de sa course, etc. « Mais on m’objectera peut-être, ajoute Papin, que les dents des manches des pistons (des crémaillères) étant engagées dans les dents des roues, devraient, en montant et en descendant, donner à l’essieu des mouvements opposés, et qu’ainsi les pistons montants empêcheraient le mouvement de ceux qui descendraient, ou ceux qui descendraient empêcheraient le mouvement de ceux qui devraient monter. Mais cette objection est facile à résoudre car c’est une chose fort ordinaire aux horlogers d’affermir des roues dentées sur des arbres ou essieux, en telle sorte qu’étant poussées vers un côté elles font nécessairement tourner l’essieu avec elles ; mais vers le côté opposé, elles peuvent tourner librement sans donner aucun mouvement à l’essieu, qui peut ainsi avoir un mouvement tout opposé à celui desdites roues. Toute la plus grande difficulté ne consiste donc qu’à ériger une manufacture pour faire avec facilité des tuyaux légers, gros et égaux d’un bout à l’autre, etc. »

Papin a donc proposé, dans un ouvrage imprimé, de faire marcher les navires à l’aide de la machine à vapeur, 42 ans avant Jonathan Hull, qui est regardé en Angleterre comme l’inventeur.

Le procédé que Papin indique pour transformer le mouvement rectiligne du piston en un mouvement do rotation continu, n’est pas inférieur, je crois, à celui du