Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 5.djvu/677

Cette page n’a pas encore été corrigée
669
NAVIGATION

d’hui complètement résolu. Il n’y a plus, quant au Levant, dans la détermination de la place d’un bâtiment en pleine mer, que des erreurs extrêmement légères et sans aucune importance réelle.

Malgré ces immenses progrès, les Anglais ne sont pas restés inactifs. Ils ont établi des prix graduels pour les chronomètres ; le prix est d’autant plus considérable que le chronomètre marche avec plus de précision. Ils sont arrivés ainsi à une précision vraiment étonnante.

Ne croyez pas, Messieurs, que ces mêmes résultats ne puissent être obtenus en France. Il y a à Paris des horlogers d’une grande habileté qui vous fourniront des instruments au moins aussi parfaits, si vous les leur commandez.

Je regrette vivement que le défaut d’allocations suffisantes ne permette pas à M. le ministre de la marine d’acquérir un assez grand nombre de chronomètres pour pouvoir en placer au moins un à bord de tous les navires qui doivent faire des voyages un peu longs.

Je terminerai par une réflexion qui montrera à quel point nous sommes arriérés sous ce rapport.

J’ai demandé au constructeur qui fait à Paris des instruments à réflexion, dont la réputation est européenne, combien il avait vendu de cercles à réflexion. Il m’a répondu qu’en 1881, ce nombre ne s’était élevé qu’à quatre. Or, il est à ma connaissance personnelle que quatre cercles à réflexion ont été achetés par les ordres de la reine pour être donnés en cadeau aux officiers de la frégate sur laquelle le prince de Joinville s’embarqua.