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NAVIGATION

toute navigation exacte sont d’une extrême précision. J’en citerai seulement doux exemples, que j’emprunterai aux navigateurs anglais. J’aurais pu en puiser également dans la marine française, surtout dans les voyages de découvertes, parce que les bâtiments chargés de ces expéditions ont à bord, pour se diriger, des moyens qui n’existent pas, du moins au même degré, dans les autres navires de l’État.

Voici les deux exemples dont je veux parler. La navigation des bâtiments de la compagnie des Indes, de ces bâtiments qu’on appelle en Angleterre indiamen, se fait par les moyens perfectionnés dont je demande l’application plus générale dans notre marine. Un convoi de ces bâtiments partit, il y a quelques années, de l’île de Madère, ne rencontra pas une seule voile dans toute sa traversée, ne vit pas un seul coin de terre, et arriva à Bombay assez sûr de sa position pour y jeter l’ancre au milieu de la nuit.

Voici mon second exemple. Le capitaine Basilhall, commandant d’un bâtiment de l’État, partit de San-Blas, sur la côte occidentale du Mexique, doubla le cap Horn sans apercevoir la terre ; parvenu à cinq journées de distance de Rio-Janeiro, il détermine sa longitude, ne commence à diminuer sa voilure qu’à cinq lieues de distance, mais sans changer sa route. Le jour commence à poindre ; un coup de vent dissipe le brouillard, et tout l’équipage reconnaît avec enthousiasme que le cap du navire est exactement dirigé sur le Pain de sucre qui marque l’entrée de Rio-Janeiro.

Le problème des longitudes, je le répète, est aujour-