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Ainsi, après avoir cité des faits positifs, je montre, par l’autorité d’un navigateur dont, le savoir et l’expérience ne sont ignorés de personne, que la méthode ordinaire de pilotage ne saurait être trop vivement combattre : j’arrive maintenant à la méthode que les navigateurs instruits ont substituée aux tâtonnements de l’estime. Ils décomposent la route que l’on fait en deux portions : la première dirigée du nord au sud, s’évalue sans difficulté, et par une observation à la portée de tout le monde ; la portion placée de l’est à l’ouest est l’objet d’un problème, qu’on a appelé le problème des longitudes, et dont on s’est occupé avec une grande constance depuis deux siècles.

A-t-on jamais considéré ce problème comme purement spéculatif, comme un problème de théorie ? Déjà, en 1603, Henri IV accordait une forte pension à un auteur qui avait trouvé une méthode de détermination des longitudes un tant soit peu plus exacte que les méthodes alors employées.

En 1604, Philippe III d’Espagne s’engage à donner un prix de 100, 000 écus à celui qui résoudra ce problème d’une manière satisfaisante.

En 1666, les États de Hollande offrent 100,000 florins pour le même objet.

En 1634, Richelieu fait étudier une méthode de Morin, par une commission composée de l’intendant général de la marine, de trois capitaines de vaisseau, et de cinq savants, au nombre desquels se trouvait Pascal.

En 1668, Louis XIV promet 100, 000 fr. à un Allemand qui prétend avoir trouvé une méthode des longi-