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sont résultés de l’ignorance où l’on était jadis, relativement aux changements de ces déviations accidentelles de l’aiguille aimaatée suivant les diverses positions du navire. Je les emprunte à un navigateur dont assurément personne ne contestera l’autorité, au capitaine Scoresby.

En 1804 69 navires marchands font voile de Cork te 26 mars, sous l’escorte de deux vaisseaux de ligne anglais, le Carysfort et l’Apollon. Le 2 avril, dans la nuit, pendant que l’Apollon, d’après l’estime, était à 100 milles (33 lieues de terre ), il se brise sur la côte de Portugal, près du cap Mondego ; 29 des vaisseaux marchauds qui avaient réglé leur route sur celle de l’Apollon firent également naufrage. Il périt dans cette catastrophe près de 300 matelots. On longtemps attribué ce terrible naufrage à l’action des courants ; mais il, paraît constaté, d’après la discussion de M. Scoresby, qu’il a été, en grande partie, occasionné par une erreur accidentelle de la déclinaison magnétique qui trompa le capitaine de l’Apollon, sur la marche duquel tous ces navires marchands dirigeaient leur marche.

Dans l’hiver de.18U à. 1812, le Héro, de 74, se perd au Texel, en venant du Cattegat, avec plusieurs des bâtiments :marchands qu’il escortait. Il ne se sauva que 8 matelots. Le Saint-Georges de 98, amiral Reynolds, et la Défiance de 74, éprouvent le même sort sur la côte du Jutland. L’amiral, le capitaine de la Défiance, près de 2,000 matelots furent noyés.

En 1810, le Minotaure, de 74, fait naufrage à l’embouchure du Texel, le 22 décembre ; 360 matelots périssent.