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trop-plein sera sorti, je puis assurer que les élèves arriveront au bout de trois ans au grade d’enseigne de vaisseau.

M. Arago. Je me répète en voyant pour la première fois que, après deux nns de navigation et un examen de capacité, ils n’étaient plus admis de droit au grade d’enseigne de vaisseau, les élèves de la marine, anciens élèves de l’École polytechnique, s’étaient abandonnés à un découragement qui disparaîtra, j’espère, après les explications et les promesses de M. le ministre.

XII
SUR L’ANTIPATHIE CONTRE LA SCIENCE D’UNE PARTIE
DE L’ADMINISTRATION DE LA MARINE [1]

Il y a dans l’administration de la marine (remarquez, Messieurs, que je ne dis pas chez les ministres), une antipathie contre la partie savante du service nautique qui est vraiment inexplicable.

Je pourrais ajouter que cette antipathie est une ingratitude. Que seriez-vous donc sans ce que les sciences ont produit ? La forme de vos instruments, c’est la science qui vous l’a donnée les admirables bâtiments avec lesquels on peut faire à bord d’un navire, au plus fort de la tempête, des observations presque aussi exactes que si l’on était à terre sur un sol immobile, a qui les devez-vous ? Si vous garantissez vos bâtiments des ravages du tonnerre ; si, aujourd’hui, vous conservez l’eau pure dans les voyages de long cours ; si vous emportez des aliments

  1. Discours prononcé dans la séance de la Chambre des députés du 5 juin 1837.