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on sait l’occuper convenablement ; j’ai pensé, qu’en le défendant devant vous quand il se croyait, quand il devait se croire menacé, la Chambre ne trouverait pas mes réclamations inopportunes. (Très-bien ! très-bien !)

À la tête du corps des ingénieurs hydrographes, figurent aujourd’hui quatre ou cinq personnes qui ont conquis cette position élevée par une langue expérience, par des voyages de long cours, par des études profondes. Le reste du corps se compose d’élèves sortis de l’École polytechnique. Le passage du rapport contre lequel j’ai réclamé, auquel on a attribué, je me plais à le croire, un sens qu’il n’avait pas, a produit un fâcheux effet dans une certaine classe d’élèves de la marine. J’appelle l’attention de M. le ministre de la marine sur ce fait qui me paraît très-grave.

Vous avez décidé, Messieurs, que tous les ans quatre élèves de l’École polytechnique pourraient entrer dans la marine. Ceux qui choisissent cette carrière sont souvent au premier rang dans les listes générales du mérite ; leur zèle no saurait être mis en doute ; leur instruction est peut-être plus étendue, sous le rapport scientifique, que la marine ne l’exige. Mais, en ce genre, ce qui abonde ne vicie pas ; les services qu’ils rendent ne sont pas contestés, et cependant on les traite plus déforablement que s’ils étaient entrés dans l’artillerie ou dans le génie. Dans ces deux armes, après deux ans d’études à l’École d’application de Metz et l’examen de capacité qui les termine, un élève est de droit lieutenant en second ; dans la marine, il faudrait, pour l’égalité d’avantages, qu’après deux ans de navigation et l’examen de capacité, l’élève