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est digne de toute l’estime du gouvernement, de la Chambre et du pays.

Messieurs, je viens de rendre, autant que cela dépendait de moi, un hommage sincère aux travaux des ingénieurs hydrographes. Si cela était nécessaire, je pourrais fortifier tout ce que j’ai articulé, par l’opinion des étrangers. Il est bien rare, dans l’état actuel du monde, qu’un pays puisse, en quoi que ce soit, dire sans hésiter qu’il est au premier rang. Prétendez-vous à ce privilége en chimie, vos adversaires citeront un savant Suédois ; parlez-vous de mathématiques, on vous oppose des noms allemands, et ainsi de suite pour chaque branche des connaissances humaines.

Eh bien, ce premier rang si envié, si contesté, vous pouvez vous l’attribuer hardiment en hydrographie ; les étrangers eux-mêmes vous l’accordent.

J’ai reçu naguère du chef si distingué du bureau hydrographique de l’amirauté anglaise, de M. le capitaine Beaufort une lettre dans laquelle il proclame hautement que les travaux hydrographiques exécutés, sous la direction de M. Beautemps-Beaupré, par le corps des ingénieurs hydrographes sont les plus parfaits qu’on connaisse M. Beaufort ajoute que tous les hydrographes du monde sont maintenant les élèves, je rapporte ses propres expressions, les élèves des hydrographes français.

Je me suis flatté, Messieurs, qu’en vous entretenant d’un corps distingué, composé de vingt individus, et qui ne figure d’ailleurs au budget que pour la somme si minime de 67,000 francs ; d’un corps qui s’est déjà rendu si utile, et qui pourra encore l’être davantage si