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ce moment, les cartes de nos côtes occidentales seront terminées ; il paraîtrait, en effet, que d’après l’activité qu’on y apporte, cet ouvrage sera fini dans deux ans. Mais M. le rapporteur de la commission sait aussi bien que moi que les travaux hydrographiques sont la toile de Pénélope, que c’est toujours à recommencer. Sans doute les gisements des caps, des rochers, des écueils, resteront toujours les mêmes mais n’y a-t-il pas des bancs de sable continuellement changeants ? Ainsi le cours de l’Adour et son embouchure, le cours de la Gironde et son embouchure, l’embouchure de la Seine, nos côtes depuis Fécamp jusqu’à Dunkerque, auront besoin d’être sondées d’année en année. Veuillez considérer, Messieurs, que dans l’état présent des choses, l’administration est souvent amenée à entreprendre certains travaux hydrauliques sans avoir recueilli sur leur utilité des données suffisantes. Supposez, par exemple, qu’un ingénieur-hydrographe eût étudié l’effet des courants et des tempêtes autour du port de Cette et à l’embouchure de la Somme, croyez-vous que l’administration des ponts et chaussées serait alors tombée dans les fautes que tout le monde lui reproche ? Assurément non. 11 serait utile, très-utile de faire toujours précéder les travaux exécutés dans nos ports, des recherches auxquelles la vieille expérience des ingénieurs-hydrographes les rend éminemment propres.

Ainsi, Messieurs, quand on a parlé du très-court intervalle dans lequel serait terminé le travail de la carte de France, on s’est fait illusion, puisque je viens de signaler la nécessité d’en reprendre certaines parties en sousœuvre, presque chaque année n’est-il pas étrange, au