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Un corsaire sorti de Marseille, poursuivait un bâtiment hollandais chargé d’huile, et qui marchait, toutes voiles dehors, vers Tanger. Le corsaire atteignit le bâtiment, briaa sa poupe et le coula à fond. Le corsaire ayant eu des avaries, marcha à l’ouest et entra à Tanger pour se radouber. Remarquons ceci, Messieurs la prise coulée lui arriva un jour après. Un courant sous-marin l’avait portée de l’est à l’ouest jusqu’à Tanger.

Je pourrais citer bien d’autres preuves à l’appui de mon opinion ; mais je m’en abstiendrai, puisque la chambre est fatiguée et impatiente.

J’ajouterai une seule remarque quand on a comparé, sous le rapport de la grandeur, le port de M. Poirel au port de ses concurrents, on n’a tenu compte que de l’étendue superficielle géodésique ; en comparant deux ports, il faut cependant donner une grande attention à l’état de la mer. Si la mer est tranquille, comme à Marseille, les bâtiments peuvent se toucher sans. inconvénient si la mer est agitée, il est évident que l’on doit les espacer.

Eh bien, Messieurs, si l’ouverture du port d’Alger n’est que de 200 mètres, comme le veut M. Poirel l’étendue sera suffisante d’après les calculs de l’homme le plus compétent sur cette question, de M. le capitaine Bérard ; vous aurez dans le port une mer tranquille donnez à l’ouverture des largeurs de 400 ou de 600 mètres, et comptez, comme disent les Algériens, que le charpentier mayorcain se montrera. Malgré une étendue superficielle en apparence plus considérable, vous aurez en réalité une étendue utile beaucoup moindre.