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Le problème de les arrêter est complètement résolu ; mais à la condition d’agir activement et avec ensemble. Les travaux que l’on fait aujourd’hui, par leur peu d’importance, sont presque de l’argent perdu. Le port de Bayonne a une barre qui avance tous les ans. On est arrivé, tout porte a le croire, à une époque oh ce mouvement de progression deviendra très-lent ; il serait donc important que M. le ministre consacrât les fonds nécessaires à l’achèvement de ce port.

J’arrive au golfe de Lyon ce golfe forme un demi-cercle. En temps de guerre, l’entrée d’un des trois ports que ce golfe renferme, l’entrée de Marseille, est très-difficile. Je puis en parler par expérience, car j’ai été pris trois fois sur des bâtiments de commerce en voulant m’y réfugier. Eh bien, à l’extrémité du diamètre de ce golfe, il existe un port excellent, un port qui serait sans prix, si l’on consacrait à l’améliorer quelques parcelles du budget.

Je vais citer à l’appui de ce que j’avance, l’opinion de l’illustre Vauban. Voici ce qu’il disait dans un mémoire manuscrit que j’ai entre les mains

« Pour conclusion, je trouve pour la France tant d’avantage à améliorer Port-Vendre, que je vivrais cent ans et qu’on me fit faire cent voyages en Rouasillon, je me ferais toujours un point de conscience de proposer une chose qui importe tellement au service du roi et de la France, qu’on ne peut sans indignation concevoir la nonchalance qu’on a eue pour ce port jusqu’à présent. » (Mémoire de Vauban du 2 mai 1679.)

Si l’on trouvait quelque exagération dans les paroles