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battaient qui est échoué sur le, rivage, le bateau est rentréversé. Sous ce rapport, M. d’Angeville disait vrai ; mais quand le bâtiment monte et descend avec l’onde, quand il n’est pas échoué, au moment même où Tonde lui donne le mouvement oscillatoire, il ne court aucun danger, pourvu, je le répète, qu’il se tienne vers le milieu de la rivière.

Les travaux qu’on se propose d’exécuter auraient pour résultat d’augmenter la barre, que cela no devrait pas vous empêcher de détruire la traverse de Villequier, parce que la barre, quand on l’attaque de front, dans son milieu, n’est pas très-dangereuse. Mais est-il vrai que la barre de la Seine produise les effets désastreux dont on vous a fait une peinture si animée ? Je savais que j’aurais à m’occuper, comme député, de cette question. J’ai ou la curiosité de descendre la Seine et do la remonter avec un navigateur qui la descend et la remonte tous les jours, c’est le capitaine Bambine ; je l’ai prié de m’indiquer pendant toute la course quels étaient les ravages extraordinaires que la barre produisait. Eh bien, j’ai vu près de Villequier des jardins, des prés, séparés do la Seine par des murs de pierres sèches, Il était évident, par la couleur des pierres et la nature des herbes qui les recouvraient, qu’elles étaient là depuis longtemps ; ses effets ne sont évidemment dangereux sur les bords que pour un bâtiment échoué ; mais quand la barre rencontre un bâtiment flottant, le danger n’existe pas.

Maintenant, avons-nous à redouter que les digues submersibles, le rétrécissement proposé, augmentent la barre ? Je ne le crois pas. Je le répète, la science ne