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Il n’y a pas seulement à Villequier une marée descendante, il y a aussi une marée montante par conséquent le seuil qui, dit-on, doit empêcher l’eau de descendre, l’empêchera aussi de monter ; lorsque vous aurez détruit le seuil, si l’eau descend avec plus de rapidité, elle aura monté avec plus d’abondance pendant la marée montante. Par conséquent le problème n’est pas aussi simple que la commission l’a cru. Il y a là plus de difficulté que M. d’Angeville ne l’a dit.

Il est évident qu’un barrage qui empêche l’eau de descendre, empêchera l’eau de monter ; que la destruction de la barre permettra à une plus grande quantité d’eau, pendant la marée, de monter en amont de la traverse. Vous ne pouvez donc pas dire d’emblée que vous aurez empiré l’état de la Seine en amont de Villequier, après avoir détruit la traverse. La traverse, par le mouvement dirigé de Rouen vers le Havre, empoche l’eau de descendre en très-grande abondance ; mais la destruction de la traverse permettra à une plus grande masse de la marée ascendante de monter.

Il n’est pas possible sans calculs, sans faire des expériences, sans discuter des faits, de dire que la destruction de la traverse ne peut avoir aucun inconvénient.

Que le phénomène d’un obstacle opposé à la marche de l’eau de l’amont en aval soit produit par un seuil ou par un rétrécissement, le raisonnement est le même. On a rétréci l’Adour ; on sait quel est l’effet que ce rétrécisscment a produit. Il est l’équivalent d’un seuil, quant à la variation du niveau de l’eau.

M. le Rapporteur. Il est mauvais.