Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 5.djvu/613

Cette page n’a pas encore été corrigée
605
NAVIGATION

cru que j’avais personnellement un projet tout préparé. J’ai prétendu seulement que les différents travaux qui pouvaient se faire autour du Havre, pour l’amélioration de la rade et du port, ne nous sont pas proposés dans l’ordre de leur urgence. J’ai dit de plus que les travaux actuels compromettront les travaux futurs dont on a reconnu la nécessité. J’ai soutenu cette thèse surtout en vue d’une annotation écrite en marge de mon exemplaire du rapport de M. d’Angeville, et qui émane d’une personne dont la compétence ne saurait être contestée. Elle est conçue en ces termes : « Tenez pour certain que d’ici à une époque peu éloignée, on sera obligé de faire une entrée nouvelle du côté du nord. »

Les travaux qu’on nous propose compromettront un jour les finances du pays et la prospérité du Havre.

Tel est le point de vue où je me suis placé.

Dans l’ordre des travaux utiles et urgents, il en est un qui ne figure pas dans le projet, et qui devait marcher en première ligne : c’est l’agrandissement de l’avant-port.

Il y a dans l’avant-port, à droite en entrant, un terrain qui appartient à l’État, à l’aide duquel il serait possible d’augmenter (je ne l’ai mesuré que de l’œil) l’étendue de l’avant-port d’à peu près 1/5e. Ou l’inconvénient se manifeste-t-il dans la navigation du Havre ? C’est d’abord dans l’avant-port ; lorsque les caboteurs ne peuvent pas entrer en Seine, lorsqu’ils sont menacés par la tempête, lorsque par l’absence de brise-lame ils sont obligés de chercher un refuge, ils le cherchent dans l’avant-port ; ils s’y accumulent, ils s’y entre-choquent.