Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 5.djvu/610

Cette page n’a pas encore été corrigée
602
NAVIGATION

préparé pour cela, je répondrais Ce travail existe, il a fixé l’attention du directeur des ponts et chaussées ; il est de M. Bleschamp. Je ne l’ai vu qu’en manuscrit ; il m’a été communiqué par M. le président de la chambre de commerce de Rouen. Je n’ai rien lu où les phénomènes produits par la barre soient décrits avec plus de netteté, de précision, de savoir, d’intelligence. M. Bleschamp indique des travaux qui déjà s’étaient offerts à la pensée d’un autre ingénieur célèbre, pour anéantir la barre : tout fait espérer le succès.

La question de la navigation de la basse Seine se lie intimement aux intérêts de notre force maritime. Le cabotage sera détruit en France ou du moins considérablement réduit par les chemins de fer. Déjà cette intluence se fait sentir tristement en Angleterre. Le cabotage n’y existe presque plus que de nom. Les caboteurs britanniques, les charbonniers surtout, naviguent aujourd’hui à des prix qui annoncent une agonie. Voici l’état où ils ont réduit le cabotage français à Rouen :

En 1838, il y avait 275 navires français qui portèrent du charbon de terre d’Angleterre à Rouen ; 246 navires anglais leur faisaient alors concurrence. Le nombre des navires français était supérieur de 29 à celui des navires anglais.

Quel est l’état des choses en 1843 ? Ce résultat vous frappera de surprise. Vous sentirez qu’il y a urgence à faire quelque chose pour notre navigation.

En 1843, au lieu de 275 navires français, il y en a eu 2, pas davantage. En 1843, au lieu de 266 navires anglais, il en est arrivé à Rouen 728.