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raie des ports, convenablement envisagée, de 49 minutes. À Merville, il y a une tenue supérieure à cette même tenue moyenne des ports de 67 minutes. Le phénomène n’est donc pas aussi local qu’on le supposait, un phénomène que les travaux des hommes puissent modifier. Une difficulté qu’on présentait contre l’ouverture d’une nouvelle entrée disparaît en présence des faits.

Vous dites que Merville n’est pas un port ; je vais vous citer un port véritable, un port qui est en face du Havre, et dans lequel la tenue, envisagée convenablement, est plus considérable qu’au Havre, c’est le port de Southampton, en Angleterre. Je me contente d’une affirmation, je citerai les chiffres si on les demande.

Il y a donc au Havre, non pas un phénomène exceptionnel sous la dépendance de l’ouverture de telle passe, du creusement de tel bassin, mais un phénomène général. L’ingénieuse théorie que M. Chazallon en a donnée, ne laisse aucun doute à cet égard.

Le bassin proposé pour les paquebots transatlantiques prêterait aussi à des critiques sérieuses. La navigation transatlantique n’a-t-elle pas, d’ailleurs, été abandonnée ? on l’a déclaré à cette tribune.

Vous savez avec quelle rigueur la loi sur les servitudes militaires est exécutée. Vous savez que le rayon de ces servitudes est très-étendu, qu’il est partout invariablement maintenu pour la défense du pays. Au Havre le principe a fléchi. Dans quelles localités ? Dans les localités même où, tôt ou tard, on sera inévitablement obligé de creuser une nouvelle entrée du port dans des localités qui vont se couvrir d’habitations ; le jour, peut-être peu