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Dans le projet des fortifications qu’on vous présente pour ce port important, il est question d’établir le genre de redoute, qu’on appelle une lunette, dans remplacement désigné au Havre sous le nom de mare des Huguenots. C’est précisément là que devrait se pratiquer la nouvelle entrée du port ; c’est là qu’elle se pratiquera nécessairement le jour où elle sera devenue indispensable.

Songez-y bien, Messieurs, le projet envisagé dans son ensemble, envisagé surtout d’après les dispositions présentées par M. le ministre de la guerre, compromet gravement, complétement, l’avenir du Havre.

On s’est préoccupé, dans le rapport de la commission, d’une difficulté qui a son importance, qui devait surtout frapper notre honorable collègue, M. d’Angeville, en sa qualité d’ancien officier de marine.

Les marées, au Havre, jouissent d’une propriété très-remarquable. Le plein s’y maintient à une hauteur constante, non pas mathématiquement bien entendu, mais sans changement considérable, pendant un temps assez long, pendant deux heures environ.

Il résulte de là que les navires ont de la marge pour entrer ou sortir.

Le port du Havre jouit d’une grande tenue, c’est là l’expression technique. Cette tenue est une propriété précieuse qu’il est nécessaire de conserver, à laquelle on ne doit porter atteinte à aucun prix.

M. d’Angeville, à cet égard, est parfaitement dans le vrai ; mais, je lui en demande pardon, j’ai aperçu dans son rapport de petites erreurs ; il me permettra de les lui signaler.