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NAVIGATION

et la navigation par les rivières. Pareille chose arrivera probablement en France. Il semble donc que l’invention de M. Thénard vienne trop tard, qu’elle ne puisse avoir aujourd’hui qu’un intérêt médiocre.

Cette opinion serait très-controversable, même au point de vue strict de la navigation fluviale ; mais ne faut-il pas considérer que les barrages rendraient les irrigations faciles dans d’immenses étendues du territoire aujourd’hui privées de ce bienfait ? Doit-on oublier qu’à l’aide d’irrigations convenablement dirigées il serait possible, presque partout, de doubler, de tripler les récoltes ; que les produits agricoles sont les éléments les plus précieux, les plus constants, les plus assurés de la richesse nationale ?

L’exhaussement graduel du lit des rivières est une des calamités contre lesquelles les hommes ont vainement lutté jusqu’ici. Procéder par curage manuel, ce serait se jeter dans des dépenses sans terme. Les barrages mobiles sont un moyen d’opérer de fortes chasses, de les renouveler tant qu’on veut, de choisir les époques les plus favorables, et nous appelons ainsi les saisons, les mois, les semaines où les eaux sont limpides ; ils paraissent donc appelés à jouer un rôle important dans la grande opération dont les affreuses inondations du Rhône et de la Saône n’ont que trop bien montré la nécessité et l’urgence.

La commission peut donc présenter à l’Académie les conclusions suivantes qui paraissent suffisamment motivées.

Le barrage mobile imaginé par M. Thénard offre