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de ces portes n’effectue aussi par l’intermédiaire d’un barre de fer glissante, armée de redans et manœuvrée du rivage avec une manivelle et des roues dentées. Cette barre, en comprimant les ressorts qui tiennent les loquets en place, les décroche successivement, et chaque porte soulevée à son tour par le courant va prendre la position verticale.

Pour bien apprécier le mérite de l’invention de M. Thénard, il faut surtout savoir avec quelle rapidité s’exécutent les manœuvres des deux séries de portes. Voici ce que nous trouvons, à ce sujet, dans un rapport du mois de juillet 1844, rédigé par MM. Mesnager, Thénard, Vauthier et Kermaingant.

À Coly-Lemelette, sur la rivière l’Isle, le barrage a 48 mètres de long, et les portes d’aval 80 centimètres de haut.

Eh bien, 16 secondes suffirent pour abattre les portes d’aval, pour faire disparattre entièrement le barrage.

En 20 secondes les portes d’amont furent relevées.

Enfin, dans le court intervalle de 8 minutes, deux hommes abaissèrent les portes d’aval, relevèrent les portes d’amont après les avoir successivement déloquetées, redressèrent les portes d’aval, remirent tous les arcs-boutants en place et recouchèrent les portes d’amont. ce qui constitue la série entière des opérations.

Ici, le radier se trouvait à sec après le relèvement des portes d’amont, et les portes d’aval furent redressées à la main par deux hommes qui, partis des deux rives opposées de la rivière, allaient à la rencontre l’un de l’autre, en marchant sur la maçonnerie du radier. Cette expé-