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même ; un effort ne serait nécessaire que pour la rabattre contre l’action du courant.

Ce sont ces propriétés, comparativement inverses, dont M. Thénard a tiré ingénieusement parti c’est en composant son barrage des deux systèmes accouplés ; c’est en plaçant sur deux lignes parallèles, à quelques centimètres de distance, les portes susceptibles de se rabattre seulement en amont, qu’il a vaincu les difficultés très-graves inhérentes à chaque système, pris isolément.

La manœuvre du double système sera maintenant facile à décrire.

Le barrage est entièrement effacé ; le gardien de l’écluse, à l’arrivée d’une crue, a couché toutes les portes. La crue est passée ; il faut relever les portes d’aval, celles qui, pendant les sécheresses, doivent exhausser le niveau de la rivière.

Écartons le mécanisme qui flxe les portes d’amont au radier. Le courant les soulève et les amène à la position verticale, position qu’elles ne peuvent pas dépasser, soit à raison de leurs talons, soit parce que chacune d’elles est retenue, comme nous l’avons déjà dit, par une chaîne bifurquée, alors tendue, dont deux des bouts sont fixés à la partie supérieure de la porte, et le troisième au radier.

Quand cette première série de portes barre entièrement la rivière, les portes d’aval peuvent être soulevées une à une sans des tractions trop considérables, car de ce côté et à ce moment le courant est momentanément supprimé. Le gardien du barrage, armé d’une gaffe, exécute cette seconde opération en se transportant le long