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Appelé par ses fonctions à diriger, à perfectionner la navigation d’une rivière si variable ; n’ayant d’ailleurs à sa disposition que de faibles ressources, M. Thénard s’imposa ces deux conditions rigoureuses

Il faudra que l’abaissement et le relèvement du barrage s’opèrent en un petit nombre de minutes ; un seul homme, le gardien de l’écluse, devra pouvoir faire la double opération sans courir aucun danger.

Essayons de caractériser d’une manière générale la conception de M. l’ingénieur Thénard. Nous nous occuperons ensuite, s’il y a lieu, de la construction du barrage et des manœuvres ; nous descendrons aux détails. Concevons, de nouveau, que la Seine soit barrée d’une rive à l’autre, à l’aide d’une porte en bois verticale, de 2 mètres de haut, liée par des charnières en métal (par des gonds), à des longrines placées les unes à la suite des autres, au fond de la rivière. Les longrines seront fixées au radier en maçonnerie, dont il faut supposer que le fond de la Seine est recouvert.

La porte, d’après les dispositions de la charnière, ne peut s’abattre que d’amont en aval. Pour la maintenir dans la position verticale, pour l’empêcher de céder à la pression, au choc de l’eau d’amont, il faudra évidemment la soutenir vers l’aval par des arcs-boutants, par des jambes-de-force prenant leur point d’appui sur le radier. On se fera une idée suffisante de ce que peuvent être ces arcs-boutants, en se rappelant le petit mécanisme dont les ébénistes font usage pour soutenir, sous des inclinaisons variées, certains miroirs de toilette et certains pupitres.