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NAVIGATION

lisent en grandeur avec les immenses vaisseaux à trois ponts. Bientôt, peut-être, ils les surpasseront en puissance militaire.

La navigation fluviale n’est pas non plus restée stationnaire mille bateaux à vapeur, remarquables par leur commodité, par leur élégance, par la rapidité de leur marche, et principalement par de tres-ingénieuses machines, sillonnent en tous sens les rivières des deux mondes.

Que manque-t-il dans notre pays, pour assurer à cette navigation fluviale une supériorité décidée sur les autres moyens de locomotion et de transport ? Une seule chose, peut-étre, des rivières à niveau moins variable, des rivières qui, en été, en automme, offrent dans leur chenal une profondeur d’eau de plus d’un mètre.

Des barrages peuvent conduire à ce résultat.

Qui ne comprend, en effet, que si l’on établissait aujourd’hui, en face d’Auteuil par exemple, de la rive droite à la rive gauche de la Seine, un barrage continu, haut de 2 mètres au-dessus du niveau de la rivière, l’eau ne commencerait à se déverser par-dessus la crête de ce barrage, qu’après avoir monté de 2 mètres, et que cet exhaussement se ferait sentir jusque dans Paris ? Vu barrage semblable exécuté entre le pont des Arts et le Pont-Neuf, élèverait notablement le niveau de la rivière jusqu’à Bercy, et ainsi de suite. En espaçant ces constructions d’une manière convenable, on aurait sur la rivière une série de nappes liquides échelonnées, où des bateaux d’un bon tirant d’eau pourraient naviguer même en temps de grande sécheresse. Le passage d’une nappe