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travaux de M. Dausse, et vous verrez que je n’énonce rien de trop.

Le barrage n’est pas soulevé, parce qu’il est difficile de le soulever, parce que les crues sont rapides à cette époque, et qu’alors on court le risque d’être obligé de le laisser levé pour un moment de crue, et par conséquent de produire l’inondation de toutes les propriétés riveraines circonvoisines. Cela est arrivé il y a deux ans, je crois la crue montait avec tant de rapidité que les barragistes, au nombre de trois, n’étaient pas sûre de faire leurs opérations dans un temps suffisant. On fut obligé d’appeler tous les vendangeurs qui étaient dans les environs, et, sans leur secours, la Seine aurait été barrée dans un moment de crue, et vous auriez eu de grands désastres. J’affirme ce fait, par ce qu’il est constant.

Je vais parler d’un inconvénient grave. Il sera question ici de perte d’eau, il sera question d’une chose ayant une analogie éloignée avec le jeu des turbines. Je crains que M. le ministre ne me réponde, comme il m’a répondu hier, par une plaisanterie spirituelle, mais qui était la plus étrange erreur hydraulique. (Mouvement.) M. le ministre a dit que la turbine avait l’inconvénient de boire beaucoup d’eau mais savez-vous que c’est précisément là l’avantage des turbines ? c’est par cette propriété là que les professeurs d’hydraulique commencent toutes leurs leçons sur les turbines. La turbine, disent-ils, a l’avantage sur les roues ordinaires, l’avantage très-considérable, très-précieux, de boire beaucoup d’eau dans un temps très-court, d’agir par toutes ses palettes à la fois,