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M. Legrand, sous-secrétaire d’État des travaux publics. C’est pendant le cours des travaux.

M. Arago. Ne s’en est-il pas noyé depuis ?

M. le sous-secrétaire d’état. Non !

M. Arago. En êtes-vous bien sûr ? Les barragistes témoins de l’événement disent le contraire ; ils disent, il est vrai, que c’était la faute des malheureuses victimes elles ne savaient pas nager. (Mouvements divers.)

Voilà l’explication qu’ils ont donnée. On n’a pas dit que c’était pendant la construction, mais ce que c’était pendant la manœuvre des aiguilles.

Je dirai plus, la manœuvre est tellement difficile, tellement scabreuse, que, pendant six mois de l’année, on n’ose pas la faire. Faites-vous la manœuvre des aiguilles quand vous courez le risque que l’eau se gèle au moment où vous enlevez l’aiguille ? quand vous courez le risque de jeter des glaçons sur le port de service ? Assurément non.

Par ce motif, le barrage reste ouvert, il reste plongé dans le fond de la rivière, il reste abaissé depuis le mois de novembre jusqu’au mois de mai.

M. le sous-secrétaire d’état. Il l’est toujours !

M. Arago. Pardon 1 Si vous m’interrompez à la fin de chaque phrase, il me sera impossible de rien dire d’utile. Permettez-moi d’achever.

Prétendrait-on par hasard que la navigation n’est pas possible dans les mois d’hiver ? J’affirmerai hardiment que, dans l’intervalle que je viens d’indiquer, la navigation s’opère quelquefois merveilleusement. Publiez les