Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 5.djvu/573

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
565
NAVIGATION

Sainte-Marie, dans la forêt Noire, à l’aide d’une turbine d’un tiers de mètre de diamètre, qui fonctionnait sous une pression verticale de 108 mètres d’eau, qui faisait 2800 tours par minute, qui ne dépensait que 30 litres de liquide par seconde, et qui réalisait cependant la force de 60 chevaux vapeur. Quelques personnes avaient paru craindre que les tourillons de l’axe de la turbine ne pussent résister à l’extrême vitesse que je viens de signaler ; mais l’expérience a prouvé que la machine n’éprouvait aucune détérioration.

La turbine de M. Fourneyron a fait partout une vive sensation l’Allemagne, la Russie, l’Angleterre ont voulu profiter de cette invention. Puisse la France entrer elle-même largement dans une voie qui promet de si utiles résultats à l’industriel

III
BARRAGES À AIGUILLES

[Le gouvernement demandant un crédit de 10 millions pour l’amélioration de la Seine entre Paris et Rouen, principalement à l’aide de barrages mobiles, M. Arago a critiqué le système des barrages à aiguilles dans le discours suivant, prononcé le 4 mars 1846 :]

Je désire, Messieurs, adresser à M. le ministre quelques questions sur la manière dont les barrages proposes seront exécutés. Je suis partisan du projet ; je voterai la somme demandée ; mais je ne voudrais pas voter en aveugle, je désirerais savoir de quelle manière on opérera. Depuis quelque temps on nous dit très-peu de chose sur les travaux proposés ; si nous encouragions l’administration à persévérer dans cette voie, la Chambre finirait