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la surface du tambour qui devait avoir une hauteur égale à la moitié de la hauteur entière de la chute d’eau disponible.

Dans les turbines de M. Fourneyron, dont la première fut construite en 1827, le tambour n’a qu’une petite épais.seur, quelques décimètres, par exemple, quelque grande que soit la hauteur de chute. L’eau s’élance obliquement en jets horizontaux de tout le contour d’un cylindre intérieur vertical ; pénètre de tous côtés dans les compartiments de la roue extérieure qui, en tournant, affleure ce cylindre ; suit, en les pressant, des aubes courbes renfermées entre les deux bases horizontales, et s’échappe horizontalement par la tranche verticale du tambour extérieur. Dans cette roue, l’eau agit sur toutes les aubes à la fois, et ne charge pas l’appareil d’une haute colonne d’eau. En outre, la machine pouvant être entièrement noyée dans l’eau, peut fonctionner dans les temps de gelée ou bien lors des grandes crues, c’est-à-dire dans les circonstances où les autres roues hydrauliques sont obligées de s’arrêter.

On comprend, d’après ces courtes explications, pourquoi je m’arrêtai à l’idée d’employer les turbines de M. Fourneyron pour utiliser la chute d’eau que devait rendre disponible l’amélioralion du cours de la Seine dans le système que j’avais en vue. J’écrivis à cet habile ingénieur de venir à Paris ; il étudia avec moi toutes les conditions du problème, et rédigea, d’après mon désir, un projet détaillé d’établissement hydraulique dans lequel la machine jouerait le principal rôle.

Les choses en étaient là, lorsque je m’en ouvris au