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et dès lors je regardai comme un devoir d’étudier ce problème. Depuis quelques mois le cadre dans lequel j’avais voulu primitivement me renfermer s’est notablement agrandi. Des projets actuellement en discussion au sein de l’administration des ponts et chaussées, m’ont conduit à penser que la navigation de la Seine pourrait, avec avantage, s’établir sur Je seul bras gauche. Dans cette hypothèse, un barrage mobile serait installé au pont Notre-Dame, et y procurerait une chute de 70 à 75 centimètres en temps de crue, et de lm.5 à l’étiage. Pendant l’été, quand la pénurie d’eau se fait vivement sentir dans la plupart des quartiers de la capitale, on aurait donc pour pourvoir aux besoins des habitants et aux divers services de propreté et de salubrité, une force représentée par le débit du bras droit de la Seine (il est alors d’environ 100 mètres cubes d’eau par seconde), tombant d’un mètre et demi de hauteur, c’est-à-dire la force de 200 chevaux travaillant nuit et jour.

L’immensité de cette force ne devait pas me dispenser de chercher le moyen d’en tirer parti. Après bien peu d’hésitation, je reconnus qu’il faudrait adopter les turbines de M. Fourneyron.

On appelle turbines des roues qui ont la propriété commune de tourner autour d’un axe vertical. La première roue hydraulique connue sous ce nom fut imaginée en 1824, par M. Burdin, ingénieur des mines ; l’eau arrivait, dans cette roue, à la base supérieure d’un cylindre ou tambour vertical, et se trouvait rejetée à la base opposée. L’eau entrait et sortait près de la circonférence extérieure, suivant des canaux pliés en hélice à