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Je tenais à circonscrire l’expression de gigantesque, dont M. le ministre s’est servi, dans ses véritables limites, à lui donner son vrai sens. Le projet est gigantesque, comme vous le voyez » quant aux résultats.

Voilà ce que j’avais à dire en réponse aux observations que M. le ministre vous a prêtées.

Il vous a dit qu’il n’engagerait pas l’avenir quant à la construction de la digue longitudinale ; qu’il la ferait assez forte pour qu’elle pût supporter un exhaussement si la ville de Paris venait à vouloir exécuter son grand travail.

Mais ce n’est pas seulement un exhaussement qu’il faudra faire. Avez-vous choisi la machine dont vous vous servirez comme moteur ? Voulez-vous employer une turbine ? La turbine telle qu’elle est sortie des mains de M. Fourneyron, ou telle qu’elle a été perfectionnée par M. Kœchlin ? Eh bien c’est une machine qui a besoin de fondations spéciales pour lesquelles il faudra faire des constructions d’une certaine nature. Comment ! vous allez établir un bàtardeau au milieu de la Seine pour exécuter votre travail, et vous ne voulez pas vous préparer à exécuter en même temps, quand vous avez le projet sous les yeux, ou que vous pouvez l’avoir, si vous le voulez, ce-qui pourrait servir à un futur établissement hydraulique ? Ce que vous exécutez aujourd’hui sera exécuté en pure perte, lorsque la réflexion, le bon sens, vous amèneront à reconnaître que les deux projets devraient être coordonnes. (Très-bien, très-bien !)

(M. d’Angeville, rapporteur, monte à la tribune.)

M. Arago, de sa place. On prétend que, dans les